Histoire - Equipement du Samourai

Publié le par Le Templier

L'HISTOIRE :

Appelées Gusoku ou Yoroi, les premières armures Japonaises remontent à l'époque des Kofun (350-650). Elles sont constituées de simples plaques de fer rivées entre elles, portées sur le torse et le dos du guerrier. A cela s'ajoute parfois un casque avec un protège-nuque. Le reste du corps est exposé. Dès 670, certains éléments de la future armure du Bushi apparaissent : le protège-nuque du casque s'allonge, les protections fixes sur les épaules et les avants bras, et surtout une jupe de plaque de métal couvrant le ventre et le haut des jambes.

L'armure traditionnelle devient entièrement complète vers 800. Le Kabuto et les Sode ( protections libres pour les épaules ) sont en place, et la jupe de protection ( Kusazuri ) est à présent articulée. La guerre de Genpei ( 1180-1185) montre cependant certains perfectionnements : protection des jambes, protections latérales du casque, extensions des Sode et du Shikoro ( protège-nuque ).
 


Ensuite, pendant presque 300 ans, le style des armures va relativement peu changer (apparition des protections sur le haut des jambes). Le prix de celles-ci étant assez élevé, elles restent l'apanage des guerriers puissants. Ces derniers rivalisent d'ornements parfois ostentatoires pour montrer leur richesse et leur rang. Ce sont essentiellement les casques, et la couleur de l'armure qui sont mis en avant.

L'unification du Japon ( 1550-1600 ) voit un très net changement dans les armures Japonaises. L'apparition des armes à feu amène beaucoup de Bushis à renforcer la cuirasse principale, quitte parfois à adapter les formes occidentales en une seule pièce d'acier. L'autre grande nouveauté est l'apparition d'armures pour l'infanterie, simplifiées et industrialisées. Il s'agit de la dernière évolution. Avec l'unification finale du Japon, le temps des Bushis et des grandes batailles est terminé. Les armures ne sont plus que décoratives, et ne connaissent plus aucun combat.

 

  

LE CASQUE :

- La protection de la tête : Elle est assurée principalement par le casque (Kabuto). Celui-ci est muni d'un protège-nuque (Shikoro) large, totalement articulé et qui protège le cou sur 3 côtés. La visière (Maebashi) en métal durci protège les yeux, ainsi que les deux ailettes latérales (Fukigaeshi). Sur celles-ci sont gravés les Mon ( armoiries ) du Bushi. Sur le dessus du casque un trou (Tehen) permet de faire passer soit la chevelure, soit le Eboshi (coiffe traditionnelle). Enfin, le casque s'orne de grandes cornes en métal (Kuwagata) réservés aux Bushis de haut rang.

L'avant du visage est protégé par un masque ( Hôate ), en acier ou en bois, destiné à effrayer l'ennemi par des moustaches ou des dents menaçantes. Enfin, le protège cou ( Nodowa) protège de la décapitation en complément du protège nuque.

 

 

LA CUIRASSE :
- La protection du corps : Elle est constituée de deux parties. La cuirasse d'abord ( ) est l'élément le plus solide de l'armure, car destiné à recevoir le plus grand nombre de coups de sabres. Formée de deux plaques de fer distinctes pour l'avant et l'arrière du torse, l'ensemble s'appelle Ô Yoroi. Assez lourde car très solide, elle convient parfaitement aux cavaliers munis d'arcs. Mais quand les Bushis combattent de plus en plus à pied, la cuirasse de style Dômaru bien plus légère s'impose. Constituée de plusieurs lamelles d'acier, elle se ferme sur le côté droit. A partir de 1400, une cotte de maille vient protéger le corps, les épaules, et surtout les bras.

La deuxième partie est une jupe d'armes de 7 plaques de fer ( Kusazuri) protégeant le ventre et les hanches. Très mobile, elle permet au Bushi de se déplacer très facilement, même sur des plans inclinés. Deux plaques protègent l'avant du guerrier et deux autres plaques ses hanches. Trois autres plaques, enfin, à l'arrière assurent une protection complète du guerrier.

 

 

LES MEMBRES :

- La protection des membres : Très peu protégés au début, pour assurer une agilité maximale, les bras et les jambes des Bushis vont être peu à peu recouverts, comme le reste du corps. Les bras sont tous d'abord couverts d'un brassard ( Kote ) muni de plaques de fers cousues. L'ensemble se prolonge jusqu'au doigts, le dos de la main étant protégé, elle-même, par une plaque de métal. Puis de grandes plaques ( Sode ) viennent protéger les épaules du Bushi. Lourdes et parfois encombrantes, elles sont remplacées vers 1350 par des protections épousant la forme des épaules et bien plus légères.

Les jambes sont également couvertes, mais avec deux accessoires différents. Le haut des cuisses, déjà en partie protégées par le Kusazuri, sont renforcées par deux plaques avant ( Haidate ). L'ensemble forme ainsi une double épaisseur. Les tibias, eux, sont recouverts par les plaques d'acier moulés ( Suneate ) lacées à l'arrière. Quant aux pieds, ils sont parfois protégés par des chaussons en fourrure, pour les cavaliers, mais le plus souvent chaussés dans de simples sandales de toile.

 

 

  LES CARACTERISTIQUES :

L'armure Japonaise, si on la compare à l'armure Occidentale possède des caractéristiques très importantes :

Contrairement aux armures occidentales, l'armure Japonaise est souple. Composée de minuscules plaques de fer laquées et reliées entre elles par des cordons de soie, elle permet une parfaite agilité pour utiliser les armes du Bushi au combat. Avec une protection de type "cotte de maille", elle reste suffisante sur les champs de batailles où les armes à feu restent quasi-inexistantes, jusqu'à la période Momoyama.

L'armure Japonaise est également légère. Ne pesant qu'une dizaine de kilos, elle offre une grande mobilité au guerrier qui peut se déplacer seul. Ce qui n'est pas le cas des armures européennes composées de plaques d'acier, de plusieurs dizaines de kilos. Il fallait utiliser des palans spéciaux pour hisser les chevaliers occidentaux sur leurs montures.

L'armure Japonaise est également modulable. On peut porter tout ou partie de ses protections suivant le degré de mobilité que l'on recherche. De plus elle peut être enfilée seule par le guerrier, même si l'aide de serviteurs restait préférable.

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Publié dans Histoire et légendes

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